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Photographie & arts plastiques
973-8475-95-3

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L'Œil de Dieu

Un album avec les photos de Dinu Lazar peut paraître sous le signe d'un paradoxe inédit: il pourra nous plaire avant même que nous ayons pu l'ouvrir - car Dinu possède cette auréole qui le précède, l'auréole de l'œil qui dévoile, qui découvre, qui invente - mais il peut nous pousser, également, à une sorte de méfiance et alors la question se pose: peut-il être répétitif, le miracle?

La première photo tranche ce paradoxe. Oui, le miracle peut se répéter. Dans notre monde, dominé par Caragiale et par le grotesque, où il nous arrive de ne plus savoir si la beauté existe encore ou plutôt, si elle existe, de ne plus savoir si nous sommes toujours capable de la goûter, Dinu Lazar invente et nous restitue une chose que nous avons perdue: le sens de l'équilibre et de la paix intérieure.

Il serait ainsi cet album, celui que vous verrez, si votre regard pressé traverse uniquement les photos, en oubliant le texte qui accompagne chacune d'entre elles.Un regard pressé suffira, peut-être, à acquérir une paix intérieure et même à retrouver un certain équilibre. Mais ce sera un gâchis, une expérience manquée, car il arrive rarement qu'une alchimie s'opère entre la photo et les mots, qui se retrouve dans un autre registre que celui des composants.

La beauté irréelle captée par l'œil de Dinu Lazar est bien tranchée en mots par un garçon, sous son nom féminin: Ioana Scoruş. Un garçon qui passe à travers un novembre réinventé, l'épée brandie, sans s'arrêter, sans regarder... Il a son histoire à lui, une histoire de garçon solitaire.

Il n'est pas avec nous pour regarder, mais pour raconter son histoire, en se dévoilant d'une image à l'autre, tapi entre « L'Œil de Dieu » et celui de Dinu. On ne l'aperçoit pas, mais il est là, quelque part, dans le paysage immortalisé par cet autre œil, un paysage devenu le décor de sa vie.L'histoire réelle peut paraître banale et pourtant ce n'est pas l'arrière-plan qui lui confère une profondeur et une signification, mais bien le fait d'être l'histoire d'un enfant, pour lequel la beauté est une chose toute naturelle.

L'équilibre s'établit de lui-même, entre la beauté extérieure et les questionnements du garçon solitaire. Son passage méditatif à travers la nature, qui reçoit toute la gloire, n'est autre chose que le regard de « L'Œil de Dieu ».

Il serait, peut-être, temps que nous apprenions à nous poser, nous aussi, des questions, en entrant dans la forêt de Dinu Lazar.
Questions, apparemment, simples.

(Version française par Geta Rossier)

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